Lundi 27 mai, temps couvert, averses, se découvre l’après-midi.

Une journée décousue. D’abord rendez-vous le matin à l’école d’art pour le démontage de l’exposition.

Passage aux bureaux de l’Éclaircie rue de la Hollande, l’équipe a décidé de réemployer des photos de l’expo sur les murs de l’accueil et dans l’escalier : présenter la variété des activités des salariés. L’opération est rondement menée… A la fin, briefing sur la poursuite des actions à la Margirondière avec l’arrivée prochaine de la présentation du travail in situ.

Avant de regagner notre site près du Verdon, je présente l’affiche, le flyer et le plan en cours de préparation… Temps d’aller voir où en sont les herbes !

Elles ont encore poussé, une vraie savane arborée : emprunter les sentiers est un régal, nous disparaissons rapidement dans la végétation, engloutis. Rachid fait des allers et retours avec des brouettes chargées du broyat stocké en bas de chez José. C’est le temps où nous entreprenons d’évacuer des affaires de chantier qui traînent, elles finissent par présenter un aspect dégradé du site. Aurélien est parti faire du nettoyage dans le bateau-chinois ; Hervé ouvre le nouveau sentier qu’il avait repéré la semaine dernière.

Vers 14h30 Patrick vient nous trouver, le groupe d’élève du Lycée Europe que j’avais vu récemment avec Cécile débarque avec leurs enseignant et Maryline du Jardin de Verre. Un nouveau temps que nous consacrons à l’accueil du groupe. D’abord je les invite à se perdre sur le site… Par moment, au travers d’une percée visuelle l’un d’entre nous passe, et le site me devient étrange : dans cet univers où la couleur verte a tout envahi, impression de forêt, peuplée d’habitants à la fois discrets et fort occupés ; on ne sait trop d’où ils viennent, vers où ils vont… Les sentiers-labyrinthe de Max opèrent à merveille, nous sommes devenus le peuple de la Margirondière, une drôle de tribu dont les membres sont vêtus de gilets oranges… Puis nous récupérons nos visiteurs pour faire la visite des sites, à la rencontre de leur auteurs.

Nous, membres de la tribu des Margiron’men, accueillons nos visiteurs dans notre univers, avec nos histoires, nos activités, dans nos constructions… Nos invités sont curieux, à l’écoute, et de fil en aiguille, nous les raccompagnons joyeusement à l’orée de la forêt, en même temps soulagés de retrouver nos habitudes, à vaquer à nos occupations, jusqu’à l’arrivée incongrue d’une machine vombrissante dans notre habitat ; je m’inquiète : que nous veut ce nouvel envahisseur ?… Ha… c’est Jean-Charles, il vient gyrobroyer ; il me voit inquiet d’en vouloir à notre herbe que nous préservons jalousement, Jean-Charle me rassure et poursuit son chemin avec précaution, ouf !

Cette séquence aurait pu finalement s’appeler : à la rencontre des Margiron’men, un voyage aux confins du lac du Verdon, un lieu que vous ne trouverez sur aucune carte…

 

 

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[Images et textes : courtesy Gilles Bruni, « La Margirondière » résidence artistique à l’Éclaircie, Cholet]

Site internet : http://www.gillesbruni.net/

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