Mardi 16 avril 2019, temps pluvieux, se découvre dans la matinée, très bel après-midi.

Max n’est pas là : 5 points de sutures à son doigt, il est en arrêt. Willy ne sera pas avec nous ce matin : ramassage des papiers… Nous trouvons la commande de bois près du véhicule de Guillaume, aïe, Mike voit tout de suite que les “piquets” de la table à Aurélien sont vraiment trop gros! Guillaume n’a pas tout, commence alors une négociation de marchands de tapis : “peux-tu refaire les trois pieds de table en 25 cm de diamètre, 40 c’est vraiment trop gros… mais on les garde pour José et Willy.” Ouf, ça passe, mais Guillaume n’a pas trop de temps à nous consacrer ce matin. Manque encore le pied de la table-guéridon à José… Il espère quand même pour ce midi.

Ensuite, nous nous réunissons : faire le point sur le programme des chantiers, pointer la méthode à retenir pour les barres de soutien des lattes des “tombes-lits”, montrer avec un dessin à Mike… J’expose l’organisation à venir, Nadège arrive avec le même motif : planifier les 2 et 3 mai pour le montage de l’expo. J’ajoute la journée peinture du 30 avril ! Ça va nous changer… de costume pour passer dans un lieu fermé. Je propose aussi de prendre une date la semaine prochaine, ne pas interrompre le chantier même si je ne suis pas là pour finir d’installer l’en cours.

Temps de charger le camion avec notre bois et partir rejoindre la Margirondière. Nous retrouvons l’équipe de Jean-Charles qui finit le travail de remise en état de la clôture. Sont bien occupés, nous sommes bloqués le temps de boucler le montage de la barrière… Pas de pécheurs ce matin, normal vu le temps. Je vois la femelle Foulque macreuse sur la droite, à travers les arbustes dans l’eau, elle couve sur un nid surélevé… Je sais la retrouver là quand on passe, faudra que je la prenne en photo.

 

Doit être vers 10h10 quand on décharge les bois, c’est la distribution… D’abord Hervé et ses deux grosses billes de bois, il jubile, enfin. Il a préparé deux tronçonneuses, Aurélien s’est équipé pour l’aider… Descendre les deux assises pour Aurélien, puis le camion poursuit sa marche arrière jusque chez José, faisant tomber au passage un billot devant le chemin qui mène chez Willy…

Hervé a déjà démarré la plus grosse tronçonneuse qui tousse et s’étouffe à plusieurs reprise ; il commence à pester, puis finit par entailler un billot, mais la chaîne ne coupe pas, argl ! Il change d’engin, re… Il s’agace, aurait besoin d’affuter, pas le matériel… Heureusement Jean-Charles vient pas ici, il a de quoi le dépanner.

De son coté, José vaque de droite à gauche à la recherche de ses plantes, à chaque fois je le vois déterrer avec délicatesse des arums et repartir avec son trésor vers son jardin.

Mike s’est posté à “la cage”, s’est clair, s’est devenu son projet, il a préparé du saule. Je l’avais vu récupérer la brassée qui trempait au bord du lac. Après avoir coupé et réservé les tiges les plus fines, il s’est remis à tresser. Nous discutons du choix du tressage au fur et à mesure de la progression : de moins en moins serrer les rangs, cela créera un dégradé, ce sera plus ajouré…

Jean-Charles a commencé sa visite pendant que ses gars travaillent sur la barrière, nous passons de site en site, de chemin en chemin, il apprécie. Vers 10h30, il prend son café avec nous et goûte au plaisir de s’attabler dans “le bateau chinois”. Il repart, culpabilisant un peu d’avoir abandonné ses gars alors qu’il resterait bien… Un peu avant 11h, je montre à Yann une piste à essayer pour les saules de l’étrave : “Yann, comme Willy l’autre fois pour l’enclos à bouc, j’ai rêvé moi aussi ; nous écartions et ployions les deux barrières, attachées par des ficelles, haubanées…”, ça suscite la curiosité, on va pouvoir tester sans défaire l’ouvrage. La magie de l’étrave renaît, les ficelles blanches renforcent l’idée du bateau… C’est parti pour tout reprendre… Vers 11h10, je passe chez Hervé qui a fini d’entailler ses billots. Un grand moment, se faire plaisir, tester enfin le banc, la vue. Rachid vient même nous distraire.


     

Le temps a passé, vite, la période pluvieuse n’est qu’un mauvais souvenir, fait gris mais le ciel est relativement calme. Il est déjà temps de commencer à ranger : Rachid et Yann remettent l’arrière de la benne du camion, Mike s’est lancé dans le tressage d’une nouvelle forme, près de chez Willy. Je vois passer José avec son panier rouge contenant quelques arums. Son côté “petit chaperon rouge” me trotte dans la tête, un peu décalé, ça me fait sourire. Je l’amène voir le tressage à Mike, ça lui plaît bien. Ça me rappelle les paniers de transport des voyageurs du 18e siècle qui ramenaient des végétaux de leurs expéditions… Presque midi et José plante encore, acharné ! Je sens que les autres doivent commencer à attendre. Effectivement le campement s’est vidé, toutes nos affaires ont été transportées (on ne laisse rien sur place). J’en profite pour faire quelques vues de nos chantiers…

Petite inquiétude : la barrière sera-telle fermée ? Nous n’avons pas la clef…

Pause déjeuner. Après, ça se complique un peu, chercher la visserie et le matériel pour les panneaux d’information destinés au site, Nadège amènera le reste lors de sa visite, plus tard dans l’après-midi, vers 15h30. Au retour, j’ai un cadenas tout neuf. Mike, de son côté, doit prendre de l’essence pour le 4×4, il a mission de le déposer au jardin. On le récupère là-bas…En attendant, nous y retrouvons Émilien qui fait le plein de la broyeuse ; Mike arrive peu après, en profiter pour embarquer 2 piquets pour nos panneaux.

Les pêcheurs sont là! Une demi douzaine… Peu après notre arrivée, un jeune pêcheur arrive sur le site avec une poussette, sommes intrigués, c’est bien un enfant et non je ne sais quel matériel de pêche qu’il transporte. Il nous dit se rendre à l’endroit où il appâte, c’est précis : faut préparer la sortie. Je le fais passer par le chemin de berge pour préserver le site à Hervé.

Hervé a entrepris de couper une tranche dans la longueur de son banc, il nous invite à venir voir et tester l’ouvrage : Willy, Yann et Rachid sont là. Hervé est satisfait du résultat. Les gars se dirigent ensuite vers l’enclos à Willy. Hervé et Aurélien doivent aller préparer le matériel des “tombes-lits”. Rachid travaille à planter des fourches pour les bancs modifiés… 15h10, Mike termine sa nouvelle forme panier. Nous évoquons la possibilité de répéter encore cette forme pour créer une continuité depuis la forme “cage”.  José, lui, fait plusieurs tours jusqu’à la berge pour remplir ses arrosoirs : maintenant il mouille ses plantations ; il me montre les arums plantés la semaine dernière, des bêtes ont mangé les fleurs des arums… Des lapins ?

 

 

 

15h30, c’est la pause de l’après-midi. On pensait voir arriver Nadège… Mike entreprend un hochet en tige de saule. Nadège et Sandrine arrivent enfin! Avec du gâteau comme prévu et des petits œufs en chocolat, ça tombe à pic !

Pendant que les gars partent faire visiter les sites, je commence un panneau, celui de l’entrée principale. Mike et Rachid me rejoignent, puis on file à l’autre bout. Willy et Yann arrivent, Nadège et Sandrine sont reparties, j’en profite par aller cherche l’appareil photo et suivre les opérations…

  

Retour au chantier des “tombes-lits”… Aurélien et Willy coupent des bouts de piquets, Mike, Yann et Hervé plantent le lit qui servira de modèle. Je sens bien qu’Hervé a très envie qu’on teste. Hélas nous n’avons pas les vis pour fixer les lattes… Presque 16h30, faut songer à ranger le chantier, personne à revenir avant jeudi de la semaine prochaine. José ramène dans sa cabane les billots qui lui serviront d’assises. Ça va un peu vite tout ça, j’espère qu’on n’oublie rien d’important à protéger. Un moment de répi, Rachid teste un siège dans l’abri à José, il s’est perché, un peu rêveur, il m’évoque une situation que j’aurais pu voir dans un parc ou une peinture… La niche végétale participe de ces réminiscences. Tout à coup un chien débarque! Les gars me disent avoir vu passer quelqu’un peu de temps auparavant : “le monsieur pensait que les rubans étaient là pour délimiter des zones de protection pour des oiseaux nicheurs…” Nous sommes quelque peu perplexes.

Finalement l’homme dit avoir lu un panneau ; il nous aborde avec bienveillance et nous pose des questions sur ce que nous faisons sur le site. La chienne, nous dit-il, l’a entraîné dans le dédale des chemins, lui faisant expérimenter les parcours. Visiblement ça l’amuse. Notre démarche lui plaît. Mais il est tard, je dois prendre congé et filer, rejoindre les gars qui vont m’attendre. Ils ont de nouveau tout rangé…

“Tu as vu les deux cyclistes ? Ils étaient intéressés” me dit Yann, ” je les ai invités à prendre les chemins, même en vélo, mais en faisant bien attention à l’herbe.” Oui, en fait, je me souviens, j’ai bien croisé deux cyclistes peu de temps avant. De plus en plus de monde à circuler sur le site, aujourd’hui c’était significatif, j’espère que les gens respecteront notre entreprise. Est ce une bonne idée de laisser circuler les promeneurs en vélo dans les chemins ?

Oups, un oubli! Avant de démarrer je demande à Aurélien s’il a bien descendu le plateau de sa table : non. Il s’en va défaire la table, trop instable, c’est une question de sécurité que nous avons évoquée.

 

 

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[Images et textes : courtesy Gilles Bruni, « La Margirondière » résidence artistique à l’Éclaircie, Cholet]

Site internet : http://www.gillesbruni.net/

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